Ousmane DIALLO

Guinée : situation d’urgence, rompons le silence

Urgence ! Il est temps que je me déchaîne pour me libérer de cette colère saine.

Depuis plusieurs années, ces gens errent de partout comme des hérons. Ils ronronnent, tournoient en rond. Sans scrupule ni vergogne, ils grondent sous tous les toits le nom de leur champion. Ils sont prêts à faire feu de tout bois pour aboutir à leurs cyniques fins. Malgré les critiques, ils continuent toujours à dérouler l’agenda de leur cirque. Il y a bien longtemps qu’on entend vos chants. De grâce, gardez vos arguments dans vos garnisons. Vos milices, avec armes et munitions, pillent, tuent, humilient sans raisons même dans nos maisons. Vos simulacres d’enquêtes sans fin en quête de crédibilité n’engendreront que déshonneur et humiliation. Désormais, toutes vos élucubrations seront scrutées aux peignes fins. Sachez simplement que vous aurez droit à une réponse proportionnelle au moment opportun. Vos actes seront en face de vous un par un. Vous êtes les cauchemars de la décennie.

Si vous avez la hargne, n’est-il pas temps pour vous de rendre des comptes ?

En effet, il serait mieux de rendre compte de cette gestion hideuse, hasardeuse, mafieuse simplement calamiteuse. Il est temps de rendre compte de ce pouvoir népotique que vous avez exercé de façon chaotique pour plonger ce beau pays dans cette situation merdique. Le temps de rendre compte de cette gestion opaque de nos biens, des pillages de nos ressources que vous faites siennes. Le temps de rendre compte de cette division sectaire, pour taire à jamais ce repli identitaire dont vous êtes un typique exemplaire. C’est un temps de rendre compte pour toute cette bande organisée, déguisée en gouvernant de bonne moralité. Il est temps pour vous de rendre les comptes et de faire vos valises à défaut de vous rendre. Continuez à jouer au borgne sans vergogne, pour nier les faits face aux exactions inhumaines.

Cette fois, je veux qu’on me comprenne

S’il vous restait encore un peu d’humanité, vous auriez aujourd’hui rendu le tablier. Si sauvegarder la dignité était de vos soucis, vous auriez choisi d’être des portés disparus. S’il y avait encore un peu de sagesse en vous, vous auriez crevé vos yeux pour ne plus fixer personne. Si vous aviez encore un peu de dignité, vous auriez épargné les âmes de ces gamins à la fleur de l’âge. Si vous étiez en capacité de mesurer les conséquences de vos actes, vous auriez agi avec tact. Au cas où vous songiez encore à redorer le blason de vos images, vous auriez arrêté tout ce semblant d’élection qui n’est que sélection. Si votre souci était d’œuvrer pour le progrès de la nation, vous auriez banni cette division que vous avez érigée en système de gestion.

Si vous étiez préoccupé par la préservation d’une quelconque paix, vous auriez arrêté de cibler pour violenter, humilier avant de tuer. Sans doute, vous avez remporté le prix de la vilénie de toute cette décennie. Vos actes sur ces jeunes aux yeux scintillants d’humanité vous suivront pour l’éternité. S’il vous reste encore un idéal à défendre, vous auriez renoncé à vos deals. Il m’est incompréhensible cette ethnicisation de l’adversité dans l’intention de nous faire plier.

Il est temps de faire plier toute cette cohorte

En bref, c’est maintenant une question de choix, de résister ou périr, choix entre le bien et le mal. Le temps de faire face ou tourner le dos avec le risque permanent d’être poignardé haut. Votre force, votre autorité, ne seront que futilités devant un peuple déterminé à recouvrer sa dignité et sa souveraineté. La violence et la virulence de vos milices ne sont que des prémisses de la décadence de votre gouvernance. Avec ces jeux de prolongations, le peuple vous ramènera droit sur le chemin de la reddition et sans condition. Le temps est opportun de s’engager pour la cause commune.

Il est temps de stopper cette haine avant qu’elle ne se déchaîne pour rendre notre existence vaine. Je me fiche de vos promesses car c’est fin de la messe. Je veux juste rappeler que les lois sont faites pour que personne ne transgresse. À date, je note qu’il n’y a plus de recours pour nous porter secours. J’exhorte tous mes frères activistes de sortir de leur sommeil pour que ces supputations finissent dans les abysses. À toutes ces personnes qui songent encore au bonheur, pliez bagage à l’heure car cette fois c’est une question d’honneur.

Ousmane Diallo-Ouzlelou


Mara’CAN 2019 : rencontre avec un commentateur

MaraCAN2019 à Conakry – ©Ouzlelou

La 8e édition de la Mara’CAN a débuté ce mercredi dans le stade du 28 septembre sous l’œil de l’équipe de Mondoblog. D’abord, c’était un moment de retrouvailles. J’ai retrouvé la maman Mondoblog Camille Deloche. Ensuite, j’ai rencontré pour une première Camille Sarazin et Raissa Yao. Merci pour votre joie de vivre et votre énergie positive. Enfin, j’ai découvert la compétition. Une compétition avec ses propres règles, ses propres particularités.

En effet, la mobilisation et l’ambiance étaient de taille tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Les gestes techniques et des commentaires étaient au rendez-vous. La musique raisonne de partout, les coups de sifflets des arbitres sont perçus jusque nos tympans. Des équipes géniales se succèdent dans l’aire de jeu. Le fair-play qui caractérise ces jeux sont également remarquables. Les accolades entre adversaires se font avant et après chaque match.

En plus des matchs très intenses, il y a les commentateurs, qui ont retenu l’attention de Mondoblog. Nous sommes partis à la rencontre de Mr Barry Amadou Oury, qui commente pour la première fois une compétition de MaraCAN2019. Pour en savoir plus sur son métier suivez la vidéo de notre entretien.

https://www.facebook.com/mondoblog/videos/2646611822027961?sfns=mo

Pour finir voici pour vous, les résultats de la première journée de MaraCAN2019 :

Catégorie Seniors :
Togo – USA : 2-1
Canada- CI : 0-6
Burkina-Guinée : 0-1
Mali- Sénégal : 2-1
Catégorie Super seniors :
Guinée- Sénégal  : 2-0
Mali- Canada : 2-0
Burkina-Benin : 1-2
Mali-Cote D’Ivoire : 1-0
Sénégal-Togo : 0-2


Le football maracana débarque à Conakry

Photo
Mara’CAN 2019 Conakry

Après la 7e édition d’Abidjan, Conakry accueille la 8e édition de football maracana, la Mara’CAN. C’est une compétition annuelle dont la première édition a lieu au Bénin en 2013. Cette discipline sportive a pris son envol en Afrique où les pays manquent substantiellement d’infrastructure sportive de haut standing. De ce fait, Ce fut bonne occasion d’embrasser cet autre produit du football. Un format simplifié du football dont les exigences sont minimes. Le terrain de jeu, le nombre par équipe, l’âge des joueurs et le temps de jeux sont entre autres des éléments qui font la particularité du foot maracana, dont le nom vient directement du mythique stade Maracana au Brésil.

Conakry accueille la compétition de Mara’CAN 2019

Tout d’abord, un point sur les détails concrets de l’organisation de cette compétition. Cette huitième édition de la Mara’CAN réunit quatorze nations africaines et du monde. Ce sont le pays hôte la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Burkina Faso, le Sénégal, le Togo, le Niger, le Benin, la République démocratique du Congo, le Gabon et le Tchad. Se joignent à eux quatre autres pays invités : le Canada, la France, les États-Unis et la Chine. La compétition a lieu du 25 au 30 septembre 2019 dans la salle de Gym du stade mythique et historique du 28 septembre. Les matchs se jouent quotidiennement de 12h à 18h GMT. Deux catégories y sont représentées, les séniors (35-45 ans) et les vétérans (45 ans et plus). En fait, c’est une compétition de courte durée qui ne va pas manquer d’ambiance. Car comme vous le savez, les belles choses ne durent pas.

Une brève histoire du foot maracana guinéen

Depuis belles lurettes, le football est le premier sport pratiqué en Guinée. Les exploits légendaires du Hafia 77 revient dans les esprits des Guinéens, y compris des plus jeunes. Autant dire que tous ces joueurs professionnels guinéens qui se sont distingués dans le football sont tous des fruits de ce sport de la rue. De Titi Camara à Pascal Feindouno, passant par Amadou Diawara et Naby Keita, ils ont tous commencé le foot dans la rue, manque de centres d’encadrement qualifiés oblige.

Le foot maracana est un sport connu en Guinée. Ici, on pratique le maracana tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays mais sous une autre appellation : « Bundes » ou « petit champ ».

Le bundes, c’est ce football de rue pratiqué dans les quatre coins du pays, par tous les catégories d’âge. Avec des petits guichets de but, un nombre limité de joueurs, plusieurs changements possibles en cours de jeu, et… sans gardiens ! Certains observateurs du football guinéen imputent à ce fonctionnement spécifique du bundes quelques contre-performances de l’équipe guinéenne de football, notamment aux postes de gardien de but et d’attaquant de pointe dont le bundes est dépourvu…

En bref, chers amoureux du foot, soyez au rendez-vous, car vous vous en souviendrez pour longtemps. Ce sont certes des matchs de foot mais pas seulement. Un foot avec du beau jeu, des gestes techniques spectaculaires et dans une ambiance de feu ! Et si tout ça ne suffisait pas, Mondoblog sera aussi de la partie pour couvrir les matchs. Tous à Conakry !


En Guinée, le temps passe, l’histoire se répète et les démons se réveillent

Kaporo rails Conakry
Champ de ruine à Kaporo Rails Conakry – Photo: Abdoulaye Oumou Sow, reproduite avec autorisation

Depuis l’indépendance, l’État guinéen est plus ou moins instable. Tantôt sur un plan politique, tantôt sur le plan social. Depuis bientôt dix ans, jamais il ne se passe un mois entier sans qu’une crise sociale ou politique ne surgisse. Partout ailleurs, les États normaux se démêlent pour subvenir aux besoins fondamentaux de leur population. En Guinée, c’est tout autre. L’Etat manifeste souvent sa présence que par la force, la brutalité, l’oppression voire l’injustice vis-à-vis de ses propres administrés. Oui l’injustice est bien entretenue et nourrit par l’État guinéen. Je me permets de le dire. Lorsque sans cesse, sous des regards impuissants, de paisibles citoyens sont victimes de « bavures d’État » sans réparation, cela n’a d’autres noms que de l’injustice.

Les vieux démons de l’Etat guinéen se sont réveillés

Comme en 1998, le quartier de Kaporo rails est de nouveau érigé en quartier martyr de la barbarie d’État. Sous d’autres cieux, il y aurait d’autres batailles plus urgentes à mener. Comme celui de la lutte contre la corruption, ancrée jusqu’au sommet. L’État, le ministère de la ville en tête, n’a trouvé mieux que de remettre le couperet sur les plaies jamais cicatrisées de 1998. Terroriser les populations, raser en un clin d’œil sans état d’âme, le fruit d’un labeur ardemment mené durant des décennies. Oui sous des regards impuissants, l’État guinéen vient de mettre des dizaines de familles à la belle étoile sans mesures d’accompagnement. Aucune. Oui, Kaporo rails est un domaine appartenant à l’État. Mais à ce jour, ce n’est plus une question de gouvernance ou d’appartenance, mais une question d’humanisme. Domaine de l’État il n’y a pas que Kaporo rails, mais pourquoi toujours Kaporo rails ?

L’État n’a trouvé mieux que d’ajouter à la  souffrance. Cette évacuation a été orchestrée par des hauts perchés dénués d’humanisme. Nichés dans des bureaux climatisés, ces commis de l’État sont loin des réalités de leurs concitoyens. Ils prennent des décisions hâtives, souvent irréfléchies, et les exécutent sur le dos du pauvre citoyen. Hélas, ceux qui devraient les ramener à la raison, ne sont que des suivistes. Ils sont des simples exécutants et le font souvent en excès. Sinon, rien ne pourrait expliquer le délogement  sans ménagement d’une famille légalement installée, avec des documents authentiques à l’appui. C’est pourquoi, le Guinéen doit se remettre en cause. Pour la prochaine fois, lorsqu’on aura l’occasion de choisir les gouvernants de notre pays, faisons-le en toute responsabilité. Faisons-le en toute objectivité loin des considérations politiques ou ethniques.

La leçon n’a toujours pas été retenue

Cette évacuation est bien sauvage car aucun humain normal n’aurait agi de la sorte. Alors que les séquelles du déguerpissement de 1998 se font toujours ressentir sur la stabilité du pays. L’État fabrique ses propres ennemis, on aurait pu s’en passer. Ainsi, une frange importante de la population est sacrifiée. À ce jour, aucun enfant issu d’une famille de ces personnes déguerpies ne peut continuer à suivre des cours dans une école. Alors qu’on le sait bien, un enfant qui ne part pas à l’école est susceptible d’être entraîné vers la dérive. Personne n’aime voir son enfant grandir dans la rue. Si ça avait été une calamité naturelle, l’État aurait l’obligation de protéger ces familles. Mais cette fois ci, c’est ce protecteur démissionnaire de ces familles même qui les déverse dans la rue. La Guinée est malade, malade du fait de ses dirigeants, malade par son élite. De simples réfugiés auraient mérité mieux que ces traitements indignes et inhumains. Dieu est aux commandes. Un jour ou un autre ces mêmes personnes récolteront les fruits de leurs semences.

Quelle perspective pour changer la donne ?

Les années à venir seront déterminantes. Une mutation profonde est plus que jamais nécessaire pour sortir la Guinée de l’auberge. Cependant, avant d’en arriver là, il faudra redoubler de vigilance. Aux vues de la situation actuelle, des scenarios complotistes de tout genre peuvent germer de partout pour saper les initiatives d’un changement. Comme des appels à un troisième mandat ou à une nouvelle constitution. Des « complots réels ou imaginaires », des manipulations ethniques et politiques sont une tradition dans l’histoire récente de la Guinée. C’est pourquoi il faudra surtout éviter de basculer vers ces pièges qui sont les jeux favoris des politiques. Ce déguerpissement à Kaporo rails n’est rien d’autre qu’un crime d’Etat et doit être reconnu comme tel. Il est temps de dire stop à toute cette délinquance étatique.

Ousmane Diallo, Mars 2019


Une leçon à apprendre de la « chute » de Mugabé 

© Photo pixabay

Depuis certain temps, un vent de renouveau souffle et continue de souffler de partout en Afrique, d’Est en Ouest, du nord au Sud. L’actualité politique africaine a été très riche au cours de cette année. Mais depuis le printemps arabe, la scène politique africaine est en pleine mutation. Ceux qui n’ont pas cédé par la voie légale des élections, ont cédé sous la pression populaire. 

Le pouvoir est comme une orange, l’on doit s’en débarrasser au moment où il reste encore du jus. Ils sont nombreux ces Présidents africains qui ne l’ont appris que trop tard, de Ben Ali à Moubarak, de Khadafi à Compaoré, de Yaya Jammeh à Edouardo Santos et beaucoup d’autres. Maintenant l’heure  de Mugabe a sonné. C’est son tour de connaitre une fin plus ou moins heureuse. Lorsque sa chute a pointé à l’horizon, il était trop tard pour lui de resister. Néanmoins, il a su se tirer d’affaire à la dernière minute pour sauver quelques meubles. Certains diront qu’il s’est retiré par la petite porte. Peu importe, l’essentiel est qu’il a pu amortir sa chute préserver un minimum de dignité.

Aucun être n’est né méchant. C’est la société et son environnement immédiat qui lui transforment en héro ou en monstre. Mugabe durant son règne,  a été l’homme qui gravit différents échelons de la vie. Il est arrivé en héro. Certains l’ont vu comme l’oiseau rare venue sauver pour sa nation.  A son départ, son peuple a crié d’un ouf de soulagement. Était il devenu un zéro ? Mugabé reste cet homme qui a libéré son peuple et son pays le « Zimbabwé ». Mais l’opinion retiendra aussi que cet homme a agenouillé son pays, politiquement, économiquement et aussi socialement. Après 37 ans de pouvoir absolu, le vieux lion a fini par abdiquer

De l’ambition à l’illusion 

L’on disait souvent que derrière un grand homme se trouve une brave femme. Je dirai aujourd’hui, que derrière la chute d’un grand homme, se cache une femme. Les faits etant les témoins absolus de l’histoire.

  • Laurent Gbagbo dirigeait d’une main de fer la cote d’ivoire. Sa femme Simone aurait joué un rôle à son entêtement au pouvoir après les élections. Cet état de fait a conduit à l’affrontement et d’énormes sacrifices humains. Gbagbo fini par être poursuivi pour crime. La suite est connue de tout le monde.  
  • Grace Mugabé a fini par semer la disgrâce sur le pouvoir et l’autorité du vieux lion Robert. La soif insatiable de pouvoir de celle qu’on appelait Lady Gaga, était plus que démesurée. Elle se croyait être dans une dynastie. Le rêve ou l’illusion de succéder son mari n’était plus voilé. Elle finit par abréger le pouvoir et l’autorité du vieux lion Robert qui y laissa des plumes. Car Lorsque l’envie dépasse la raison, la honte s’empare de l’âme.

Le Pouvoir quelle que soit sa  forme appartient Au peuple 

Nous sommes au XXIe siècle et le monde tourne à plein régime. Certains diront que la chute du vieux Mugabe serait un dictat de l’occident. Moi je dirais que c’est le peuple zimbabwéen qui s’est réveillé. Il a voulu se réapproprier de ses droits. Ainsi on retient que quelque soit le degré d’encrage d’un système,  il ne restera pas éternel. Quelle que soit la force d’un régime, le pouvoir du peuple est irrésistible. La raison d’un jour n’est point la raison de tous les jours. Mais lorsque l’ambition dépasse la raison,  la honte s’empare de l’âme. 

En Effet, vous tyrans, qui restez encore en place, apprenez à lâcher volontairement le pouvoir avant qu’il ne vous lâche en premier. Car le réveil du peuple ne saurait tarder. Les citoyens sont de plus en plus éveillés et ouverts au monde extérieur. Aucun pouvoir en déphasage avec le respect de la voix de ses concitoyens ne saura résister pour longtemps. Aucune forme de gestion, de coutume, ou de dictat n’est opposable à la souveraineté du peuple. . Quand le jour se lève, le soleil va briller peu importe l’humeur des uns et des autres. Je suis convaincu que le jour de la vérité et du salut est proche. D’ailleurs qui sera le prochain de la liste ? 

                                         Diallo Ousmane 


Ce jour j’ai rêvé et c’était pour ma patrie

Photo rêve
credit photo: kellepics/pixabay

Losque les autres font leurs cauchemars, moi je suis dans mon rêve.
Comme tout le monde j’ai en moi cette fibre intérieure face à laquelle je n’ai force. Je rêve pour ma patrie, la Guinée. Ce pays au passé glorieux, au présent rageur et à l’avenir « peut-être » prometteur. Oui, ce pays aux de gigantesques minerais, aux innombrables vestiges historiques et potentiels touristiques, oui, le bassin de l’Afrique de l’ouest. Je vous parle bien de la Guinée de Samory Touré, de Zegbéla Togba, d’Alpha Yaya, de Dinah Salifou. Oui, ce premier pays à dire « non » à la domination et au général De Gaulle. Oui, il s’agit de cette patrie de Sékou Touré. Cette patrie au génome résistant. Aujourd’hui, j’ose faire un rêve pour toi et pour toi seule.

Pourquoi les affaires ne tournent pas en rond malgré toute notre richesse ?

Malgré la résistance, la Guinée comme la plupart des pays d’Afrique de l’ouest a subi la domination du maître blanc français durant six décennies. Après la pénétration et l’instauration de la politique de « diviser pour mieux régner », les structures internes et les chefs traditionnels ont été vaincus. Des années de lutte durant, sous la conduite de Sékou Touré, le pays arracha sa liberté du joug colonial le 2 octobre 1958, des mains du général De Gaulle. Une indépendance qui a valu à la Guinée une sanction non prononcée du maître colon. Sanction due à l’indépendance ou la célèbre phrase prononcée à cet effet ? « Nous préférons la liberté dans la pauvreté à l’opulence dans l’esclavage ». L’acte ou la manière ? L’histoire et l’avenir nous édifieront.

De mon souhait à mon rêve

Je sais que je rêve mais je fais un rêve objectif, loin de l’utopie. Car je suis certain que la Guinée sera développée par les guinéens et nul ne le fera à notre place. Et c’est maintenant qu’il faut agir, car nous possédons tout et sommes en manque de tout. Le réveil de tout un chacun sera la boule dopante de notre essor.
Le jour du salut est proche.
Pour le savoir, référerons-nous des dates du passé et du futur :

1898 – 1958 : soixante annéess qui correspondent à la durée qu’a passées le colon en Guinée en tant que maitre.
1958 – 2018 : il faudra encore soixante ans depuis notre indépendance, marquant le départ du colon. C’est aussi la durée de la sanction non prononcée contre la Guinée par le colon.

De là, je dirais que 2018 doit être l’année annonciatrice du salut. Car pour comprendre la sanction imposée à la Guinée, il faut analyser quelques faits :
La Guinée « arrache » son indépendance,
– Le colon se retire,
– puis il retire ses fonctionnaires,
– ensuite il transporte les archives, rapatrie son armée, et range sa monnaie.

En plus d’autres coups bas non connus du grand public.

Dans un de ses livres « Le coup d’État permanent », François Mitterrand, ami de Sékou Touré écrit : « De Gaulle ne tolère que les libertés qu’il octroie. Du coup, la Guinée fut chassée du paradis gaulliste ; on coupa ses crédits, on aveugla ses fenêtres sur l’Occident. »

Enfin libéré, le pays sortira de l’ornière. Il n’y aura plus d’importance de savoir qui est à la tête du pays. Qui vient de quelle région ? On aura juste surpassé nos différends, car le coup de magie s’effectuera tout seul en toute douceur.

Ousmane Diallo