Ousmane DIALLO

Guinée : devoir de mémoire, n’oublions pas les jeunes martyrs du 22 janvier 2007

Les jeunes de Guinée se rappellent encore du 22 janvier 2007. Aujourd’hui, cela fait dix ans déjà que des jeunes guinéens engagés ont été martyrisés en plein cœur de Conakry, par des bérets rouges de la garde présidentielle du Général Lansana Conté, épaulés par d’autres éléments des forces de défenses et de sécurité. Un mouvement déclenché et dirigé par le mouvement social guinéen et le syndicat.

Ces éléments de l’armée habillés et nourris par les taxes et impôts, payés par ce même peuple, ont ouvert le feu sur des civils désarmés et pacifiques. Le seul crime de ces citoyens, se résumait pourtant à avoir réclamé la démocratie et le changement auquel ils aspirent. Cette répression sans vergogne se poursuivra jusqu’à la mi-février, et s’étendra à toutes les principales villes du pays. A l’arrivée ? La mort de plusieurs centaines de personnes, des milliers de blessés, dont certains sont désormais handicapés à vie, et des dégâts matériels considérables.

Depuis déjà une décennie, malgré le chargement de régime tant espéré, aucune enquête sérieuse n’a été faite pour rendre justice à ces martyrs. La justice n’a jamais eu le courage de mener des démarches pour rétablir les victimes dans leurs droits. Les événements de janvier et février 2007, s’ajoutent ainsi à la longue liste des crimes impunis qui ont lieu en Guinée depuis l’indépendance en 1958.

Quelles leçons tirer ?

Si on fait une rétrospective, on constatera que les idéaux de ces jeunes martyrs ont tous été trahis. Les principales figures de ce soulèvement de 2007 se sont servi de leur combat pour gravir les échelons du pouvoir. Le pire étant que les mêmes pratiques perdurent, sans pourtant qu’aucun doigt ne se lève, ne serait ce que pour honorer la mémoire de ces martyrs. Que justice soit faite pour les jeunes martyrisés de Guinée, pour que plus jamais de telles horreurs ne se reproduisent l’avenir.

Diallo Ousmane


​Guinée : le pays vibrait au rythme de la citoyenneté et de la paix

Guinée semaine de la citoyenneté et de la paix
Senacip Guinée

Une loi portant instauration d’une semaine nationale de la citoyenneté et de la paix a été voté par l’Assemblée nationale guinéenne. L’initiative est du ministère de la Citoyenneté et de l’unité nationale. Un mois après son adoption, elle a été promulguée par décret du Président de la République.
Pour la première fois, la semaine nationale de la citoyenneté et de la paix (SENACIP) fut célébrée en Guinée du 01 au 07 Novembre 2016. Un événement qui se veut annuel et symbolique de références. Un signal fort du ministère Joker du gouvernement. Une initiative salutaire et hautement appréciée.

Ce 1er novembre 2016, la première édition de la semaine nationale de la citoyenneté et de la paix fut officiellement lancée au palais du peuple à Conakry. On notait la présence de plusieurs hautes personnalités Guinéennes et de diplomates étrangers. Ces personnalités se sont succédées du haut de la tribune pour tenir des discours axés sur la paix et la citoyenneté. Pour une fois, pouvoir, opposition et société civile ont conjugué le même verbe et entonné le même discours. Un fait rarissime dans le paysage politique guinéen en perpétuelle ébullition.

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Pour arriver à cet objectif, le Ministre Diaby, corbeau du Gouvernement, a dû batailler dur. Heureusement qu’il a triomphé sur l’aile des faucons de l’équipe gouvernementale. Plusieurs manœuvres furent menées pour faire capoter sa merveilleuse idée de projet. Son budget fut bloqué jusqu’à 2 jours en amont de l’événement et a considérablement été réduit. Convaincu et fort du soutien derrière lui, le Ministre a mené le combat jusqu’à l’aboutissement de son rêve. Il est entré dans le cercle des Guinéens modeles.

Une semaine célébrée dans la diversité.

Grâce à l’implication de plusieurs acteurs, diverses activités ont été menées sur le terrain.
– La troisième journée a été celle des actes citoyens de très grande diversités. On retiendra l’assainissement de lieux publics, la sensibilisation sur les méfaits des réseaux sociaux dans les écoles, des conférences sur la citoyenneté dans les grandes universités et lycées mais aussi, une sensibilisation des usagers de la route et tant d’autres.

© photo sbskalan
© photo sbskalan

– De son côté, l’association Des Blogueurs de Guinée (ABLOGUI) a assuré la médiatisation de l’événement sur les réseau sociaux. Des messages de citoyenneté, de paix, de tolérance mutuelle, et d’exemplarité ont été véhiculé avec le hashtag #GuinenModele. Des statistiques impressionnantes ont été enregistré. Plus 2700 tweets et 25 000 mentions sur facebook en une semaine. En plus de cela une synergie des radios est venue en appuis. Les langues du terroirs furent utilisées pour toucher le maximum à l’intérieur du pays.

Pour une fois, les Guinéens ont vécu une semaine paisible, loin de la politique, de l’ethnicisation du débat. Vive la Guinée citoyenne pour que vivent une nation forte, libre, juste et épanouie.

Ousmane Diallo


28 septembre, une date ancrée dans les annales de l’histoire de la Guinée 

Rassemblement du 28 septembre 2009 en Guinée


Dans l’histoire de l’ancienne rivière du Sud , le 28 septembre est l’une des dates les plus marquantes. Pour certains, ce jour leur rappelle des bons souvenirs et pour d’autres cette date réveille des blessures qui ont du mal à cicatriser. Une date, deux événements qui peuvent abréger l’histoire de la Guinée. Un passé glorieux et un présent douloureux. 


Le 28 septembre 1958, sous la conduite de Feu Ahmed Sekou Touré, la Guinée disait « NON » au Général De Gaulle lors référendum et décidait toute seule de quitter la communauté d’Afrique Occidentale Française (A.O.F). Un « Non » à la France et à la colonisation qui a valu à la Guinée son Indépendance le 2 octobre de la même année. Une determination, un courage ont mené ce jour au salut du vaillant peuple de Guinée et ont marqué le début de toute une histoire glorieuse. Un peuple laborieux forma une nation forte, de valeur, respectée et admirée. Au fil du temps qui passe, que d’espoir déçus, les rêves ont viré au cauchemars. Une nation qui se meurt à petit feu. 

[…] « Après la mort du grand baobab naîtront forcement divers champignons ». Une phase qui a tout son sens dans la succession des événements en Guinée. C’est ainsi qu’après la mort du Général Lansana Conté, l’armée prend le pouvoir « dans la rue » et torpille au sol les quelques grains de démocratie semés par le défunt Général et fait régner le pouvoir des « armes ».

À l’époque , suite à un appel des forces vives de la République, les populations ont convergé vers le grand stade de Conakry pour manifester leur ras-le-bol face à une éventuelle candidature du chef de la junte militaire, le Capitaine Moussa Dadis Camara. 

Ce lundi 28 septembre 2009, pour couper court à l’histoire et comme pour voler la vedette à cette date, l’armée au pouvoir sous le règne du Capitaine Dadis se défoule sur une manifestation d’opposants. Un carnage sans précédent, une sauvagerie sans limite, une barbarie inqualifiable furent menées contre des paisibles citoyens. A l’arrivée un bilan macabre de plus de 150 morts sous les balles des militaires, des dizaines de disparus, des handicapés à vie et de nombreuses femmes violées dans leur intimité en plein jour. 

il y a aujourd’hui sept ans, jour pour jour, au-delà de quelques inculpations, les bourreaux courent toujours et certains exercent même des hautes fonctions. Aucune reconnaissance pour les victimes qui attendent toujours que les crimes de ce jour soient élucidés, et qu’ils soient rétablis dans leurs droits. Que les coupables soient punis à jamais.

Que justice soit faite pour les victimes du massacre du 28 septembre, que les âmes des disparus soient honorées, et que plus jamais de telles horreurs n’arrivent en Guinée. 


Guinée: si cette jeunesse se réveillait ?

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Crédit photo -ABLOGUI
Guinée: si cette jeunesse se réveillait ?

Depuis belle lurette, au moment où j’étais encore au secondaire, je me rappelle toujours de ces délégations d’autorités administratives ou parentales qui nous rendaient visite. Chaque délégation passait pour nous faire le même discours. Du genre « mes enfants, étudiez bien, vous êtes l’avenir de ce pays ; vous serez à nos places pour assurer la relève ». Des phrases et des mots agréablement bien agencés qui nous revigoraient. Le temps passe, et que d’espoirs déçus ! Les délices de l’avenir qu’on nous promettait n’ont été qu’une illusion pour nous. Je me dis aujourd’hui que la couche juvénile est sans doute la frange la plus oubliée de la société guinéenne. En plus d’être marginalisée, manipulée, elle est encore instrumentalisée et utilisée à des fins personnelles.

Après tant d’années passées sur les bancs, la plupart de ces jeunes qui étaient à l’école sont maintenant titulaires d’un diplôme mais la porte du premier emploi tarde encore à s’ouvrir. Une génération révolue reste encore accrochée à des postes qu’elle ne voudra céder que devant la mort. Une génération dépassée sur toutes les lignes continuent à mettre des bâtons dans les roues de la couche juvénile.

Les problèmes auxquels cette jeunesse est confrontée sur le marché de l’emploi sont innombrables. Dans le monde de l’emploi, c’est toujours le mot de passe habituel qui revient : « manque d’expérience ». Sur les offres d’emplois, rares sont les recruteurs qui exigent une expérience inférieure que deux ans. Où peuvent-ils acquérir cette expérience pour répondre à ce profil ? Quand on sait que même avoir un stage relève d’un parcours de combattant. C’est juste une jeunesse sacrifiée et laissée à elle-même.

Le désespoir, le désarroi et la misère ont atteint un niveau préoccupant, poussant certains diplômés à se lancer dans des activités diverses pour joindre les deux bouts. Du petit commerçant au coiffeur du quartier, du cireur au marchand ambulant, du photographe au nouveau métier de conducteurs de motos taxis, cette jeunesse désœuvrée est à la quête du bien-être. Un monde de matériel et d’intérêts s’est dessiné où seule ta fortune te donne de la considération, te rend le respect, te procure de la satisfaction ou te forge une catégorie sociale.

A ce jour, le seul rempart demeure le chemin de l’aventure vers l’inconnu, peu importe ce qui adviendra. C’est ainsi que depuis le chaos libyen, des milliers de jeunes ont quitté le pays pour affronter le destin dans les eaux libyennes. Un chemin incertain et périlleux qui, malheureusement, a endeuillé de nombreuses familles. L’absence d’une politique d’emploi de jeunes efficace a favorisé l’essor d’une véritable mafia autour de cette immigration clandestine vers l’Europe. Comme de coutume la nature a horreur du vide, les branches et ramifications se sont installées jusque dans les coins les plus reculés du pays.

Bien que des conditions adéquates soient encore inexistantes pour l’épanouissement de la couche juvénile,les quelques jeunes qui, sortent du lot inspirent confiance et redonnent de l’espoir. Ces derniers temps, avec le développement des technologies de l’information et de la communication, on a noté l’émergence d’associations de jeunes engagés et d’activistes qui sur une voie normale, pourront peut-être inverser la tendance. Le chemin à parcourir est certes long et plein d’embûches mais il n’est pas impossible que cette jeunesse intelligente brille de mille feux et retrouve la place qui est la sienne.
Ousmane Diallo


Le calvaire d’un voyage de vacance (2èpartie)

Après une année de travaux de durs labeurs, Les vacances constituent un moment de ferveurs et de détente avec accentuation des phénomènes d’exodes. Les déplacement sont de plus en plus nombreux. Des villes pour les villages et vice-versa. Dans la logique de cette lancée, s’inscrit la suite du récit de mon premier voyage pour Lélouma la prefecture qui m’a vue naître.

Capot ouvert d’un Peugeot ©- photo Ousmane Diallo 


[…] Une journée entière s’est passée et nous accumulons de plus en plus du retard sur cette route nationale numéro un (N°1) Conakry–Labé. La nuit tombe peu à peu. Nous voici en pleine brousse dans les ténèbres aux abords de KINDIA, la cité des agrumes. A l’orée, une nuit cauchemardesque se peaufine. Des insectes piquants de tout genre virevoltent tout au dessus de nos têtes.

La nuit du premier jour

Au delà de tout comportement hautain ou de considération sociale, nous detachons la bâche de nos bagages. Avec quelques morceaux de bois amassés dans les parages, le chauffeur allume un feu. Quant à nous, nous érigeons sans exception des dortoirs en plein air. La faible lumière du feu nous parvient à côté de la vieille Peugeot 505. A chacun sa préoccupation et ses souffrances. En alternance ou en simultanée, nos maux se partagent les instants de la nuit. Le sommeil, la faim, la fraîcheur, les piqûres d’insectes et  la nervosité se côtoient en nous. Entre peur et doute, nous gardons patience jusqu’au petit matin.

Deuxieme jour

Dès les premières lueurs du jour, nous nous levons comme dans un poulailler. « Arriver à destination » est notre souhait commun. Dès l’instant que le soleil pointa à l’horizon, le chauffeur brave la rosée et emprunte un motard pour trouver de l’aide en ville. Une bonne demie heure passée, il revient avec un mécanicien. Avec son œil de connaisseur, ce dernier s’active pour mettre son génie à notre service. Désespéré, tout le monde se comporte en apprentis déguisés. Les ordres et consignes du mécanicien sont exécutés à la lettre. De manœuvre en manœuvre il parvient enfin à identifier la maudite panne. Très vite il remet le véhicule en marche, les choses rentrent dans l’ordre.

 Il était midi passés, le soleil était au zénith et nous n’avions pas bougé d’un iota depuis la veille. Nous repartons de là tout furieux et surtout très affamés. Après une bonne heure de course j’aperçois une borne où il était marqué “KINDIA 15 KM”. Avec un sourire forcé, je réalise que je n’étais point le seul qui portait attention au kilométrage avant la prochaine ville. J’étais simplement un élément parmi le lot. L’espoir commença à renaître en nous et les visages commencent à se décrisper.  Le chauffeur qui était resté muet jusque là donne un signe de fermeté «À votre descente mangez vite sans vous disperser». Certainement ce signe est une réponse aux interminables grondement sur sa personne. Quelques temps après, nous arrivons à la devanture des gargotes.

Nous n’avions rien mangé depuis la veille. En fonction de nos états de santé, chacun fait sa commande. Malheureusement certains se sont laissés guider par le pouvoir du ventre qui surplombe celui de la tête. La prioté à la quantité qui supplante celle de la qualité. Rien à dire modestie oblige le minimum de discrétion. Nous avons vite mangé sans accuser beaucoup de retard. Très rapidement nous reprenons le chemin.Il nous restait encore plus du triple de la distance parcourue. 

Le chauffeur appuie sans cesse sur l’accélérateur. Les innombrables virages remuent nos ventres dans tous les sens. Cette alimentation  aveuglement ingérée commencent à se payer ses effets. De partout  J’entendis des ventre qui émettent des borborygmes . Puis l’atmosphère habitacle devient insupportable je vide ma bouteille de déodorant pour y résister. Malgré ce signe d’alerte, le chauffeur refuse d’obtempérer face à ma demande:  un arrêt pour évaluer la situation.

Nous sommes exactement dans la préfecture de Mamou. Soudain la jeune fille à ma droite qui jusque là était la superstar changea de statut.Elle n’est plus la jeune fille resplendissante au regard rehaussé.  Elle devient fébrile tout simplement malade. Elle ramène des éructations brusques, mal odorantes. Elle finit par vomir sur nous. Ma chemise et mon pantalon sont totalement imbibés de vomissures. Une odeur nauséabonde s’empare du véhicule et y règne en maître. Avec un air impuissant je me mets à essuyer sans succès. Avec une rage inqualifiable je me débarrasse de ma chemise. Il ne me resta qu’un simple tricot par crainte de rester torse nu. Je mène une lutte sans merci avec la fraîcheur historique du climat foutanien qui ne tarda pas à nous accullir. Le calvaire du voyage continue. Au fond de moi, je m’interroge. A quand mon arrivée à destination ?

Certe il n’y a point de déplacement inutile. Car ce voyage m’a donné plein d’enseignement et de souvenir en plus, je dirai que l’endurance s’avère parfois nécessaire pour parfaire nos perceptions de la vie.  

Ousmane Diallo 


Souvenir d’enfance: une partie de chasse mémorable

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© Photo: Ousmane Diallo

A chaque génération correspond une histoire et une civilisation. Le temps passe et laisse les traces qui constitueront les pages de l’histoire. Ainsi se créent les souvenirs indélébiles. L’adolescence au village ressemble à une scène dont on identifie les acteurs qu’après des années. Des moments très riches en souvenirs avec diverses saveur s. Des moments glorieux parfois effroyables qu’on se remémore en toute gaîté. Ma première partie de chasse occupe une place de choix parmi mes innombrables remembrances.

Dans les fin fonds du Fouta djallon quelques part au pieds de la montagne de Wouloun Poyé à Lelouma, j’ai vécu une bonne partie de mon jeune âge. A l’époque ma génération était hiérarchisée. Il faillait gravir des échelons pour atteindre la sommité « maturité ».


De ces étapes à franchir, la participation à la chasse et ses principes.

Pendant la période des grandes vacances, alors que j’avais entre 9 et 10 ans et mon sang circulait à chaud. J’étais turbulent au juste. Je me rendis compte que j’ai acquis l’âge minimum requis pour la chasse. Cette fois, je suis partant pour être le premier à relever ce défi parmi mes compagnons d’âge. Mais pour se faire la procédure est longue et les règles sont rugueuses. Au fond de moi, je me sentais pressé pour cette initiation nouvelle vers l’âge adulte. Je savais également que rien ne marchait dans la précipitation. Ce qui me serva comme un atout.

Le jour tant attendu arriva, me voici en face de l’épreuve. D’entrée je devais me présenter aux initiés récents afin de vérifier mon éligibilité. Cette vérification sera faite au niveau des Oreilles: leur l’aspect architectural. Toutes présence d’une moindre percée non conforme à l’anatomie naturelle est un signe de malchance à prendre en compte donc synonyme d’élimination.

Après c’est la vérification de la conformité de ma tunique, vint ensuite l’étape pratique où j’ai l’occasion d’étaler mon talent de chasseur. L’excellent tireur de lance-pierres que j’étais. Le principe suffisait juste de toucher un objectif placé à une dizaine de mètre à trois reprises successives. Je passe ce test avec brio. Ceci n’a été même qu’une u formalité. J’ai émerveillé plus d’un de mes supérieurs.

La compagnie de mon chien Médor m’a servi de levier pour sauter l’étape finale de validation ( pour évaluer mon sang froid face aux chiens). Mon profil a maintenant répondu à toutes les exigences. Cette fois ci j’intègre officiellement une équipe de chasse. Chacun affûte son arme: lance-pierres, arcs et flèches, chiens… Ma joie était immense, surtout lisible à travers mon visage. Le défi est levé je suis de la partie. Il me reste à combler les attentes. Donc il ne faut surtout pas rentrer bredouille dès ce premier pas.

Nous sortons par le côté Est du village où était dressée une lourde porte en bois appelé « Baafal dardja » (porte de la chance). Des consignes claires m’ont été adressé  » ne plus regarder par derrière, une fois que nous franchissons cette porte », c’est de coutume. J’ai retenue avec attention tous les conseils et consignes pour m’en servir dans l’avenir dans ma vie de chasseur.

Après quelques minutes de marche, nous traversames une petite clairière pour pénétrer dans la zone ciblée. Qui jadis, était une forêt humide étendue le long de la rivière comme le témoignage les arbres robustes qui y résistent. Mais l’action dévastatrice des riverains (feux de brousse et tronçonneuses) à eu son effet sur cette nature qui de par le passé était toujours verdâtre.

La tactique donnée est lancée. Nous nous éparpillâmes en groupe de deux (2) pour fouiner les coins et recoins de cet environnement broussailleux à la recherche du gibier. Soudain j’aperçus un oiseaux entre les branches de ce qui me ressembla à un fromager. D’un cailloux bien armé, je lui descendais dès le premier essai de lance-pierre. La partie s’annonce belle le pari est sur les point d’être gagné. A son tour, d’un flair magique, Médor suspecta la proximité d’un animal.

Contre toute attente, un lapin gris qui se cachait auprès d’une termitière surgissa sous mes yeux. Médor se lança à sa poursuite mais cette course poursuite ne dura pas longtemps. Le talent et l’intelligence de Médor étaient connu et il le confirma. Le gibier est sous son contrôle et il nous le rend sans difficulté.

C’est fut la détente pour moi. J’avais réussi mon intégration. Il ne faut plus aller loin. La partie s’arrêta pour ce jour. Nous retournons au village dans l’allégresse. Ce fut une journée triomphale.

Ousmane Diallo